Le Seresta peut entraîner une perte de poids chez certaines personnes et une prise de poids chez d’autres. Cette variation s’explique par des mécanismes biologiques différents selon les individus, leur mode de vie et la durée du traitement. Nous allons vous éclairer sur :
- Les mécanismes réels de ce médicament sur votre organisme
- Les raisons pour lesquelles certains maigrissent et d’autres grossissent
- Des solutions concrètes pour stabiliser votre poids pendant le traitement
- Les signaux d’alerte à ne pas ignorer
Comprendre comment ce médicament agit sur votre corps vous permettra d’adopter les bonnes stratégies pour préserver votre équilibre, sans dramatiser ni subir passivement ces fluctuations.
Qu’est-ce que le Seresta (Oxazépam) ?
Le Seresta appartient à la famille des benzodiazépines, ces médicaments qui agissent directement sur votre système nerveux central. Il se fixe sur vos récepteurs GABA-A, ce qui produit un effet calmant rapide et efficace.
Votre médecin peut vous le prescrire pour réduire l’anxiété intense, retrouver un sommeil réparateur ou traverser un choc émotionnel. L’action commence entre 30 et 60 minutes après la prise, avec une durée d’effet de 6 à 8 heures environ.
Ce que nous constatons régulièrement dans nos accompagnements : le Seresta est généralement prescrit pour des périodes courtes, entre 4 et 12 semaines. Au-delà, le risque de dépendance devient significatif. Nous insistons sur ce point car nous avons rencontré des personnes qui l’utilisaient depuis plusieurs années, avec des difficultés majeures au moment du sevrage.
La posologie varie selon vos besoins, mais les dosages courants se situent entre 10 et 50 mg par jour, parfois fractionnés en plusieurs prises. Ces détails ont leur importance car les effets sur le poids peuvent varier selon la dose et la durée d’utilisation.
Le Seresta fait-il maigrir ou grossir ?
La réponse honnête est : les deux sont possibles, et cela dépend entièrement de votre situation personnelle. Nous avons observé ces deux scénarios chez nos consultants, et les études confirment cette variabilité.
Certaines personnes perdent entre 2 et 5 kg dans les premiers mois de traitement, particulièrement celles qui souffraient de surpoids lié au stress chronique ou à l’insomnie. À l’inverse, d’autres peuvent prendre 1 à 2 kg par mois, surtout si leur activité physique diminue.
Une étude portant sur l’usage au long cours a relevé une prise moyenne de 1,8 kg par an chez les utilisateurs réguliers, avec une fréquence plus marquée après 50 ans. Ces chiffres ne sont pas anodins, mais ils ne doivent pas non plus vous inquiéter outre mesure si vous êtes bien accompagné.
Ce qui influence vraiment la balance :
- Votre niveau de stress avant le traitement
- Votre qualité de sommeil initiale
- Votre activité physique quotidienne
- Vos habitudes alimentaires établies
- La durée et la dose du traitement
Nous recommandons de vous peser une fois par semaine, toujours dans les mêmes conditions (le matin à jeun), pour observer l’évolution sans obsession. Un carnet de suivi peut vous aider à repérer des tendances sans panique.
Mécanismes possibles de perte de poids sous Seresta
La diminution de l’alimentation émotionnelle constitue le premier mécanisme explicatif. Quand votre anxiété se calme, vous ressentez moins ce besoin compulsif de grignoter ou de manger pour apaiser vos émotions. Nous avons vu des personnes réduire naturellement leur consommation de sucre de 40 % simplement parce qu’elles n’en avaient plus besoin comme anxiolytique.
L’amélioration du sommeil joue un rôle majeur dans la régulation hormonale. Un sommeil réparateur diminue la ghréline (hormone de la faim) et augmente la leptine (hormone de satiété). Concrètement, vous avez moins faim au réveil et tout au long de la journée. Les réveils nocturnes disparaissent, ce qui supprime aussi ces prises alimentaires en pleine nuit que beaucoup ne remarquent même pas.
Certains effets secondaires temporaires contribuent à cette perte :
- La bouche sèche (xérostomie) rend l’alimentation moins agréable
- Les nausées touchent 8 à 15 % des patients en début de traitement
- Les troubles digestifs peuvent créer une gêne après les repas
- Une légère perte d’appétit peut survenir les premières semaines
Ces manifestations sont généralement passagères. Si elles persistent au-delà de trois semaines, parlez-en rapidement à votre médecin. Une perte de poids rapide (plus de 5 % en un mois) nécessite une consultation sans délai.
Pourquoi certaines personnes prennent du poids avec Seresta ?
La somnolence et la fatigue représentent les premiers coupables. Plus de 20 % des patients rapportent une somnolence importante, qui peut diminuer l’activité physique de près de 30 %. Si vous passiez de 10 000 pas quotidiens à 7 000 pas, cela représente environ 150 calories en moins dépensées chaque jour, soit potentiellement 1,5 kg en quelques mois.
L’augmentation de l’appétit après plusieurs semaines de traitement surprend souvent. Une fois le calme installé, votre corps peut réclamer davantage d’énergie, avec des envies particulières de sucre ou de gras. Ce phénomène s’observe surtout chez les personnes qui sortent d’une période d’anxiété intense où elles mangeaient peu.
La rétention d’eau (rétention hydrosodée) apparaît chez certains utilisateurs. Vos chevilles gonflent légèrement, votre bague semble plus serrée le soir. Cette rétention peut ajouter 1 à 2 kg sur la balance sans que ce soit réellement de la graisse.
Le ralentissement métabolique global peut aussi entrer en jeu. Les benzodiazépines influencent votre système nerveux d’une manière qui peut légèrement réduire votre métabolisme de base. Ce n’est pas dramatique, mais couplé à une baisse d’activité, l’effet devient visible.
| Facteur | Impact estimé | Population concernée |
|---|---|---|
| Somnolence/fatigue | -30 % d’activité physique | 20-25 % des utilisateurs |
| Augmentation de l’appétit | +200-400 kcal/jour | 15-20 % après 2-3 mois |
| Rétention d’eau | +1-2 kg | 10-15 % des cas |
| Ralentissement métabolique | -50-100 kcal/jour | Variable selon la dose |
Témoignages : effets du Seresta sur le poids dans la vraie vie
Marie, 42 ans, nous a confié : « Le Seresta m’a sauvée pendant ma période de burn-out. J’ai perdu 4 kg en deux mois parce que je ne mangeais plus par stress. Par contre, au bout de six mois, j’ai commencé à reprendre du poids car je bougeais beaucoup moins. »
Jean, 55 ans, raconte une expérience différente : « J’ai pris 3 kg en trois mois. Mon médecin m’a expliqué que c’était lié à ma baisse d’activité. Avant, j’allais courir quatre fois par semaine. Sous Seresta, j’étais trop fatigué. Quand j’ai repris progressivement le sport, le poids s’est stabilisé. »
Sophie, 38 ans, témoigne : « Pour moi, le Seresta a été une béquille nécessaire pendant trois mois. Je n’ai ni maigri ni grossi, mais j’ai fait très attention à garder mes habitudes : marche quotidienne, repas équilibrés, pas de grignotage. Je pense que cette vigilance a fait la différence. »
Ces témoignages illustrent bien la diversité des réactions. Nous ne sommes pas tous égaux face aux médicaments, et votre mode de vie pendant le traitement fait vraiment la différence.
Conseils pratiques pour stabiliser son poids pendant un traitement
Adoptez une alimentation anti-inflammatoire. Privilégiez les poissons gras (saumon, sardines, maquereaux) deux à trois fois par semaine pour leurs oméga-3. Intégrez des légumes verts et crucifères (brocoli, chou kale, épinards) à chaque repas principal. Les fruits rouges (myrtilles, framboises) apportent des antioxydants précieux pour votre système nerveux.
Une poignée de noix ou d’amandes (30 g par jour) fournit du magnésium et des acides gras essentiels. Mastiquez lentement, fractionnez vos repas si vous avez perdu l’appétit. Si vous mangez trop vite par manque de faim, votre corps digère mal et absorbe moins bien les nutriments.
Maintenez 30 minutes d’activité quotidienne, au moins cinq jours par semaine. Choisissez une activité qui vous plaît vraiment : marche rapide en nature, natation douce, yoga dynamique, vélo tranquille. L’activité physique active plus de 500 gènes liés au métabolisme et vous aide à réguler naturellement votre poids.
Si la fatigue vous freine, commencez par 10 minutes et augmentez progressivement. Une marche après le déjeuner, même courte, améliore la digestion et prévient la somnolence post-repas.
Préservez votre sommeil avec rigueur. Couchez-vous et levez-vous à heures fixes, avec un écart maximum de 30 minutes le week-end. Maintenez votre chambre entre 18 et 20°C. Arrêtez les écrans au moins une heure avant de dormir. Évitez la caféine après 14 heures, car elle perturbe votre sommeil même si vous ne le ressentez pas.
Visez 7 à 8 heures de sommeil par nuit. Un sommeil régulier amplifie les effets positifs du Seresta et limite ses effets secondaires.
Les compléments nutritionnels peuvent vous soutenir, toujours après avis médical. Le magnésium bisglycinate (300-400 mg par jour) réduit la fatigue et améliore le sommeil. La vitamine D (2000-4000 UI par jour) soutient votre métabolisme et votre immunité. Les oméga-3 (1000-2000 mg par jour) stabilisent votre système nerveux. Les probiotiques préservent votre digestion et l’axe intestin-cerveau, souvent malmené par le stress.
Consultez rapidement votre médecin si :
- Vous perdez plus de 5 % de votre poids en un mois
- Vous prenez plus de 3 kg en un mois sans raison alimentaire
- Vous ressentez une fatigue écrasante qui vous empêche de vivre normalement
- Vos troubles digestifs persistent au-delà de trois semaines
- Vous constatez des troubles de mémoire, d’équilibre ou de coordination
Ne décidez jamais seul d’arrêter le Seresta. Le sevrage doit être progressif, sur plusieurs semaines ou mois, avec un suivi médical régulier. Nous avons accompagné des personnes qui ont réussi leur sevrage en réduisant très lentement (par exemple, passer de 50 mg à 47,5 mg, puis 45 mg…).
Notre message final : le Seresta n’est ni une pilule miracle pour perdre du poids, ni un poison qui vous fera forcément grossir. C’est un outil thérapeutique temporaire qui nécessite votre implication active. Cette période de traitement peut devenir l’occasion de construire des habitudes saines (sommeil régulier, alimentation équilibrée, mouvement quotidien) qui vous serviront bien au-delà de l’arrêt du médicament.
Vous avez le pouvoir d’agir sur votre santé, même sous traitement. Nous sommes là pour vous y aider.
